dimanche 1 mars 2009

Idées reçues et vraies vérités


Le taboulé n'est pas fait avec de la semoule mais avec du persil (voir photo) Une tomate épépinée est posée dessus et quelques graines de boulghour essayent tant bien que mal d'éponger le citron.

Le citron est la vraie base de la cuisine là-bas, associée à de 
l'huile d'olive on en trouve partout et en très grandes quantités ; se méfier de brûlures d'estomac, bien présentes au début.

Les bus partent à l'heure, et arrivent à l'heure. Les rendez vous aussi sont ponctuels !









Beaucoup de prix et tarifs ne se discutent pas beaucoup ou pas du tout. Les prix sont affichés, même pour des produits pouvant intéresser des touristes comme le savon à Alep : 125£s/kg

Et enfin, et c'est la plus agréable de toutes, c'est une région sans vol ou voleurs ; on peut poser son sac en confiance, avoir son portefeuille dans la poche arrière. La convoitise (et le vol) du bien d'autrui est un des plus grands pêchés de l'Islam.

Et enfin, je n'ai pas pu le vérifier, mais je me demande bien ce qui se cache derrière les foulards et voiles des jolies Syriennes...

samedi 28 février 2009

Liban mode d'emploi

Comme je l'ai fait pour la Syrie, il y a quelques jours, voici un petit guide pratique à destination de celles et ceux qui veulent aller se balader au Liban.
Voyager au Liban est simple, encore plus qu'en Syrie, puisque les gens, au delà d'être sympas, parlent quelquefois français. Des petits et grands bus vont partout et tout le temps, il n'y a qu'à trouver le bon (ou se faire indiquer le bon) et hop, ça part... Le coût est souvent modique.
C'est déconcertant de facilité et d'efficacité, aussi on se demande pourquoi cela n'existe pas dans le monde entier sur ce modèle...
Les taxis en ville fonctionnent sur le mode du "service" : un tarif unique de 2000 livres (1€) pour une course pas trop longue au cours de laquelle des voyageurs vont monter et descendre... au delà discuter le coup pour une course normale et beaucoup plus chère.
Le système routier est en étoile autour de Beyrouth et de ses 2 gares routières. Les points les plus éloignés du pays sont accessibles en moins de 2h, il est donc possible de se "poser" à Beyrouth et de visiter tout le pays "à la journée".
Les hébergements au Liban ne sont pas très faciles ; en dehors des palaces, il y a relativement peu de bons hôtels pas chers, à une exception près : la pension Haddad Tall à Tripoli, tenue par une gentille mamie.
Tout comme en Syrie, les gens sont on ne peut plus accueillants, hospitaliers et serviables. Cependant les Libanais en commerçants qu'ils sont, sont plus arnaqueurs... le prix d'une course de taxi peut très bien doubler subitement !
Contrairement à la Syrie, le Liban est (un peu) cher. Le coût de la vie de voyageur est la moitié de ce qu'on trouve en Europe, particulièrement pour ce qui est des hôtels.
A titre indicatif, on a dépensé autour de 50 € par jour en moyenne, entre le Liban et la Syrie, à deux pour un mois. 

Olive

mercredi 25 février 2009

J-2

Les bonnes choses ont une fin ! Nous voilà de retour à Beyrouth sous le soleil et avec quelques degrés de plus. L'ambiance printanière est bien plus agréable qu'il y a un mois ! En même temps, ça reste Beyrouth : inqualifiable. Cette ville ne ressemble à aucune autre qu'on ait traversée pendant notre voyage : extravagance, frime et fric ! Tout ça dans un mélange d'immeubles pétés, de nouvelles tours rutilantes et de chantiers bruyants. Reste les Libanais, égaux à eux-mêmes.

Après-demain, on s'envolera pour la France. Et ça va être dur... Pour tenir le coup, on a rempli nos sacs : quelques kilos de savon de Tripoli (le cousin du savon d'Alep mais avec en plus quelques gouttes d'huile essentielle de pin, de lavande, de rose ou de muguet...).
On a aussi craqué pour quelques (kilos de) pâtisseries...
On y rajoutera des fleurs séchées pour continuer à pouvoir siroter du zourat (tisane de verveine, camomille, rose et autres), peut-être quelques épices ou autres graines pour les apéros (pistaches, graines de courge, pois chiche grillés, amandes pimentées...).

Vous connaissez l'adresse à Lyon, si vous voulez en profiter ?!
On cherche d'ailleurs une bonne âme qui pourrait venir nous récupérer à l'aéroport vendredi à 22h30... (Et vendredi, les pâtisseries seront encore bien fraîches ;o). Si vous êtes intéressés faites nous signe par SMS sur le portable d'Olive !!!

Claire

Peur pour rien

Finalement, notre petite trouille d'avant hier n'était pas très fondée...
On a eu des explications en allant revoir nos potes du café "el Ghoul" (l'ogre) : en fait le gars qui m'avait pris à part était passablement bourré et nous jouait une mauvaise blague...
Du coup on est ressorti avec nos amis de la veille pour une virée nocturne assez grandiose, c'est le moins qu'on puisse dire !
De ce bistro populaire, on est ressorti pour monter à bord d'un coupé BMW rutilant. Moustafa, un jeune clerc de notaire et Hassan nous ont emmené à 30 km de là dans une petite ville côtière Maronite (où les bars et boites se succèdent) et où l'alcool est disponible librement... Heureusement ils étaient crevés et après une pizza infâme on a envisagé le retour vers Tripoli... A fond comme il se doit, avec de la techno qui gueulait dans un haut-parleur qui occupait 1/3 de la banquette arrière.
Ils nous ont fait faire un peu de tourisme nocturne, mais la vitesse, combinée aux vitres teintées ne nous ont pas laissé voir grand chose !
Claire a pu apercevoir rapidement des "bars où il y a des filles" et pas seulement des mecs, mais on est retournés fissa chez El Ghoul.
La soirée a continué bien tard, bavards et curieux qu'ils sont de tout savoir et comprendre sur la France et nos coutumes...
A voir comme nos deux potes ont raconté la soirée à leurs amis restés sur place, avec plein d'exclamations et de grandes envolées, on imagine assez bien comment ils vont raconter l'ensemble de notre modeste passage dans le troquet !

Olive

mardi 24 février 2009

Guerre des religions

Je n'arrive pas à m'y faire, pour se présenter les personnes qu'on rencontre nous précise souvent leur religion, comme si c'était important pour qu'on puisse les "positionner". Ici aller à l'église, à la basilique ou à la mosquée permet avant tout d'afficher une identité, à la limite de l'acte politique. 
18 communautés religieuses différentes vivent au Liban (qu'on retrouve aussi pour partie en Syrie). Depuis le VIème siècle après JC, elles s'affrontent, s'allient pour mieux se combattre à nouveau. Vue la taille des châteaux et des citadelles, on imagine aisément que les combats ont du être violents...
Pourtant depuis le temps, il y a forcément eu des mariages, des mélanges, des échanges... Au delà de leur croyance, j'ai rencontré des femmes et des hommes Syriens et Libanais avec la même gentillesse, qui vivaient dans des maisons semblables, avec une cuisine faite de mêmes ingrédients, sous un même climat, avec une même histoire... Pour moi, il n'y a aucune différence !
Si on regarde les textes sacrés que chacun vénèrent, on retrouve les mêmes prophètes, les mêmes histoires...
Alors pourquoi ? pour des champs plus fertiles, la maîtrise de citées sur les axes commerciaux qui reliaient Orient et Occident, pour du pétrole, de l'eau ?... uniquement pour des sous ?...

Claire

Tripoli

Tripoli est une cité antique du bord de la Méditerranée, au nord du Liban de tous temps elle a été l'objet de convoitises, bien située qu'elle est entre mer et montagne. Phéniciens, Égyptiens, Romains s'y sont succèdés pour le contrôle du commerce et des influences politiques ou religieuses.
Cela dure et durera encore, et la situation actuelle semble bien fragile. La ville est tiraillée entre toutes les religions de la région. Aux musulmans majoritaires, s'ajoutent pas mal de Chrétiens de tous bords, des Maronites entre autres.
Lors de la décolonisation, les Français ont laissé une constitution encore en vigueur aujourd'hui qui prévoyait que le président serait Maronite, un point c'est tout.
En vue de l'élection présidentielle, en juillet, on voit fleurir des affiches électorales des candidats que les citoyens (Maronites) accrochent sur leur balcon, par militantisme et un peu par provocation pour les musulmans qui ne profiteront que peu du prochain pouvoir en place...

Hier soir nous avons rencontré un groupe de jeunes dans un café. Blagues, chansons et bonne humeur, comme d'habitude... On a parlé de plein de choses, chacun en évitant soigneusement de se lancer sur des questions politiques ou religieuses. L'un d'entre eux nous a cependant fièrement montré un portrait de lui en militaire armé jusqu'au dents, et ils nous ont tous dit qu'ils avaient des armes sous le matelas, comme si ils étaient prêts à défendre leur honneur, leur religion et leurs acquis, au cas où...
Et ils nous ont expliqué que le Hezbollah (qui n'est vraiment pas en terre conquise ici) voulait la guerre alors...
Puis un autre gars m'a pris à part discrètement, en me précisant qu'il "était du gouvernement" et qu'il nous fallait quitter le café pour rentrer à l'hôtel !
Nos "amis" nous ont alors assez rapidement laissé rentrer, sans donner trop d'explications ou de raisons et nous ont dit en sortant "ce n'est pas grave" , "don't worry !".
Nous on a filé bien vite, on était bien crevés de toute façon.

Olive

samedi 21 février 2009

Chocran ketir

Après 15 jours en Syrie que dire de plus ?! Merci ! Merci beaucoup !!

Merci pour tous ces mots de bienvenue "Welcome" ou "Alhan Ouasalan" qu'on a entendu des dizaines de fois par jour. Merci pour tous ces sourires parfois timides.
Le plus décalé : "bonne année"
Le plus énigmatique : "bon vomage" (voyage ? fromage ?..)
Les plus chiants : 83 "bon appétit" alors que je remontais l'allée principale du souk d'Alep (vous avez déjà essayé de manger dignement une pâtisserie dégoulinant de miel en disant merci tous les deux pas ?!)
Le plus marquant : "it's so good to see foreign people here" par le seule personne (outre nos couchsurfeurs) qui ait critiqué ouvertement le régime devant nous
Le plus osé : "I love you" d'un taxi !!

Merci pour les "Need any help ?" et autre "Is everything OK ?" et toutes ces minutes pour nous expliquer où est le souk, le resto ou l'hôtel. A peine on plongeait le nez dans notre guide voyage que quelqu'un venez vers nous. On a fait des détours pour nous accompagner jusqu'à la gare routière, l'hôtel ou que sais-je. On nous a offert une course de taxi et 100 km de stop...

Bien sûr on nous a offert des litres de thé et de café, des cigarettes (pas toujours facile de faire comprendre qu'on ne fume pas !!). On nous a offert à manger : bonbons, biscuits, dattes, pistaches, pâtisseries, kebab, felafel, mezze... Un petit garçon poussé par ses parents est venu apporter timidement un bout de son sandwich kebab à Olive. Toute une éducation !! Sans compter la pension complète à Umroman chez Faouzie ou à Alep chez Kinan et Yamen.

On a même eu des cadeaux : un petit livre en français sur la Syrie et deux (magnifiques !) éléphants porte-bougie made in China, un pyjama vert (refusé après moultes négociations), un gant de haman et un savon d'Alep.

Bien sûr, la religion musulmane y est pour quelque chose. Mais ça semble tellement naturel ici !

Pour être tout à fait honnête, il y a quand même l'exception qui confirme la règle : Des gamins dans une mosquée à Alep à qui on a refusé de donner des sous qui nous ont jeté une chaussure dans le dos, un taxi unijambiste qui nous a laissé à 20 km de l'endroit convenu pour le même prix et trois chiens très grognants et un milliards de mouches qui nous ont fait faire demi-tour sur la route d'un château à Deir Er Zur. Mais c'est bien peu de choses...

Claire