dimanche 1 mars 2009

Idées reçues et vraies vérités


Le taboulé n'est pas fait avec de la semoule mais avec du persil (voir photo) Une tomate épépinée est posée dessus et quelques graines de boulghour essayent tant bien que mal d'éponger le citron.

Le citron est la vraie base de la cuisine là-bas, associée à de 
l'huile d'olive on en trouve partout et en très grandes quantités ; se méfier de brûlures d'estomac, bien présentes au début.

Les bus partent à l'heure, et arrivent à l'heure. Les rendez vous aussi sont ponctuels !









Beaucoup de prix et tarifs ne se discutent pas beaucoup ou pas du tout. Les prix sont affichés, même pour des produits pouvant intéresser des touristes comme le savon à Alep : 125£s/kg

Et enfin, et c'est la plus agréable de toutes, c'est une région sans vol ou voleurs ; on peut poser son sac en confiance, avoir son portefeuille dans la poche arrière. La convoitise (et le vol) du bien d'autrui est un des plus grands pêchés de l'Islam.

Et enfin, je n'ai pas pu le vérifier, mais je me demande bien ce qui se cache derrière les foulards et voiles des jolies Syriennes...

samedi 28 février 2009

Liban mode d'emploi

Comme je l'ai fait pour la Syrie, il y a quelques jours, voici un petit guide pratique à destination de celles et ceux qui veulent aller se balader au Liban.
Voyager au Liban est simple, encore plus qu'en Syrie, puisque les gens, au delà d'être sympas, parlent quelquefois français. Des petits et grands bus vont partout et tout le temps, il n'y a qu'à trouver le bon (ou se faire indiquer le bon) et hop, ça part... Le coût est souvent modique.
C'est déconcertant de facilité et d'efficacité, aussi on se demande pourquoi cela n'existe pas dans le monde entier sur ce modèle...
Les taxis en ville fonctionnent sur le mode du "service" : un tarif unique de 2000 livres (1€) pour une course pas trop longue au cours de laquelle des voyageurs vont monter et descendre... au delà discuter le coup pour une course normale et beaucoup plus chère.
Le système routier est en étoile autour de Beyrouth et de ses 2 gares routières. Les points les plus éloignés du pays sont accessibles en moins de 2h, il est donc possible de se "poser" à Beyrouth et de visiter tout le pays "à la journée".
Les hébergements au Liban ne sont pas très faciles ; en dehors des palaces, il y a relativement peu de bons hôtels pas chers, à une exception près : la pension Haddad Tall à Tripoli, tenue par une gentille mamie.
Tout comme en Syrie, les gens sont on ne peut plus accueillants, hospitaliers et serviables. Cependant les Libanais en commerçants qu'ils sont, sont plus arnaqueurs... le prix d'une course de taxi peut très bien doubler subitement !
Contrairement à la Syrie, le Liban est (un peu) cher. Le coût de la vie de voyageur est la moitié de ce qu'on trouve en Europe, particulièrement pour ce qui est des hôtels.
A titre indicatif, on a dépensé autour de 50 € par jour en moyenne, entre le Liban et la Syrie, à deux pour un mois. 

Olive

mercredi 25 février 2009

J-2

Les bonnes choses ont une fin ! Nous voilà de retour à Beyrouth sous le soleil et avec quelques degrés de plus. L'ambiance printanière est bien plus agréable qu'il y a un mois ! En même temps, ça reste Beyrouth : inqualifiable. Cette ville ne ressemble à aucune autre qu'on ait traversée pendant notre voyage : extravagance, frime et fric ! Tout ça dans un mélange d'immeubles pétés, de nouvelles tours rutilantes et de chantiers bruyants. Reste les Libanais, égaux à eux-mêmes.

Après-demain, on s'envolera pour la France. Et ça va être dur... Pour tenir le coup, on a rempli nos sacs : quelques kilos de savon de Tripoli (le cousin du savon d'Alep mais avec en plus quelques gouttes d'huile essentielle de pin, de lavande, de rose ou de muguet...).
On a aussi craqué pour quelques (kilos de) pâtisseries...
On y rajoutera des fleurs séchées pour continuer à pouvoir siroter du zourat (tisane de verveine, camomille, rose et autres), peut-être quelques épices ou autres graines pour les apéros (pistaches, graines de courge, pois chiche grillés, amandes pimentées...).

Vous connaissez l'adresse à Lyon, si vous voulez en profiter ?!
On cherche d'ailleurs une bonne âme qui pourrait venir nous récupérer à l'aéroport vendredi à 22h30... (Et vendredi, les pâtisseries seront encore bien fraîches ;o). Si vous êtes intéressés faites nous signe par SMS sur le portable d'Olive !!!

Claire

Peur pour rien

Finalement, notre petite trouille d'avant hier n'était pas très fondée...
On a eu des explications en allant revoir nos potes du café "el Ghoul" (l'ogre) : en fait le gars qui m'avait pris à part était passablement bourré et nous jouait une mauvaise blague...
Du coup on est ressorti avec nos amis de la veille pour une virée nocturne assez grandiose, c'est le moins qu'on puisse dire !
De ce bistro populaire, on est ressorti pour monter à bord d'un coupé BMW rutilant. Moustafa, un jeune clerc de notaire et Hassan nous ont emmené à 30 km de là dans une petite ville côtière Maronite (où les bars et boites se succèdent) et où l'alcool est disponible librement... Heureusement ils étaient crevés et après une pizza infâme on a envisagé le retour vers Tripoli... A fond comme il se doit, avec de la techno qui gueulait dans un haut-parleur qui occupait 1/3 de la banquette arrière.
Ils nous ont fait faire un peu de tourisme nocturne, mais la vitesse, combinée aux vitres teintées ne nous ont pas laissé voir grand chose !
Claire a pu apercevoir rapidement des "bars où il y a des filles" et pas seulement des mecs, mais on est retournés fissa chez El Ghoul.
La soirée a continué bien tard, bavards et curieux qu'ils sont de tout savoir et comprendre sur la France et nos coutumes...
A voir comme nos deux potes ont raconté la soirée à leurs amis restés sur place, avec plein d'exclamations et de grandes envolées, on imagine assez bien comment ils vont raconter l'ensemble de notre modeste passage dans le troquet !

Olive

mardi 24 février 2009

Guerre des religions

Je n'arrive pas à m'y faire, pour se présenter les personnes qu'on rencontre nous précise souvent leur religion, comme si c'était important pour qu'on puisse les "positionner". Ici aller à l'église, à la basilique ou à la mosquée permet avant tout d'afficher une identité, à la limite de l'acte politique. 
18 communautés religieuses différentes vivent au Liban (qu'on retrouve aussi pour partie en Syrie). Depuis le VIème siècle après JC, elles s'affrontent, s'allient pour mieux se combattre à nouveau. Vue la taille des châteaux et des citadelles, on imagine aisément que les combats ont du être violents...
Pourtant depuis le temps, il y a forcément eu des mariages, des mélanges, des échanges... Au delà de leur croyance, j'ai rencontré des femmes et des hommes Syriens et Libanais avec la même gentillesse, qui vivaient dans des maisons semblables, avec une cuisine faite de mêmes ingrédients, sous un même climat, avec une même histoire... Pour moi, il n'y a aucune différence !
Si on regarde les textes sacrés que chacun vénèrent, on retrouve les mêmes prophètes, les mêmes histoires...
Alors pourquoi ? pour des champs plus fertiles, la maîtrise de citées sur les axes commerciaux qui reliaient Orient et Occident, pour du pétrole, de l'eau ?... uniquement pour des sous ?...

Claire

Tripoli

Tripoli est une cité antique du bord de la Méditerranée, au nord du Liban de tous temps elle a été l'objet de convoitises, bien située qu'elle est entre mer et montagne. Phéniciens, Égyptiens, Romains s'y sont succèdés pour le contrôle du commerce et des influences politiques ou religieuses.
Cela dure et durera encore, et la situation actuelle semble bien fragile. La ville est tiraillée entre toutes les religions de la région. Aux musulmans majoritaires, s'ajoutent pas mal de Chrétiens de tous bords, des Maronites entre autres.
Lors de la décolonisation, les Français ont laissé une constitution encore en vigueur aujourd'hui qui prévoyait que le président serait Maronite, un point c'est tout.
En vue de l'élection présidentielle, en juillet, on voit fleurir des affiches électorales des candidats que les citoyens (Maronites) accrochent sur leur balcon, par militantisme et un peu par provocation pour les musulmans qui ne profiteront que peu du prochain pouvoir en place...

Hier soir nous avons rencontré un groupe de jeunes dans un café. Blagues, chansons et bonne humeur, comme d'habitude... On a parlé de plein de choses, chacun en évitant soigneusement de se lancer sur des questions politiques ou religieuses. L'un d'entre eux nous a cependant fièrement montré un portrait de lui en militaire armé jusqu'au dents, et ils nous ont tous dit qu'ils avaient des armes sous le matelas, comme si ils étaient prêts à défendre leur honneur, leur religion et leurs acquis, au cas où...
Et ils nous ont expliqué que le Hezbollah (qui n'est vraiment pas en terre conquise ici) voulait la guerre alors...
Puis un autre gars m'a pris à part discrètement, en me précisant qu'il "était du gouvernement" et qu'il nous fallait quitter le café pour rentrer à l'hôtel !
Nos "amis" nous ont alors assez rapidement laissé rentrer, sans donner trop d'explications ou de raisons et nous ont dit en sortant "ce n'est pas grave" , "don't worry !".
Nous on a filé bien vite, on était bien crevés de toute façon.

Olive

samedi 21 février 2009

Chocran ketir

Après 15 jours en Syrie que dire de plus ?! Merci ! Merci beaucoup !!

Merci pour tous ces mots de bienvenue "Welcome" ou "Alhan Ouasalan" qu'on a entendu des dizaines de fois par jour. Merci pour tous ces sourires parfois timides.
Le plus décalé : "bonne année"
Le plus énigmatique : "bon vomage" (voyage ? fromage ?..)
Les plus chiants : 83 "bon appétit" alors que je remontais l'allée principale du souk d'Alep (vous avez déjà essayé de manger dignement une pâtisserie dégoulinant de miel en disant merci tous les deux pas ?!)
Le plus marquant : "it's so good to see foreign people here" par le seule personne (outre nos couchsurfeurs) qui ait critiqué ouvertement le régime devant nous
Le plus osé : "I love you" d'un taxi !!

Merci pour les "Need any help ?" et autre "Is everything OK ?" et toutes ces minutes pour nous expliquer où est le souk, le resto ou l'hôtel. A peine on plongeait le nez dans notre guide voyage que quelqu'un venez vers nous. On a fait des détours pour nous accompagner jusqu'à la gare routière, l'hôtel ou que sais-je. On nous a offert une course de taxi et 100 km de stop...

Bien sûr on nous a offert des litres de thé et de café, des cigarettes (pas toujours facile de faire comprendre qu'on ne fume pas !!). On nous a offert à manger : bonbons, biscuits, dattes, pistaches, pâtisseries, kebab, felafel, mezze... Un petit garçon poussé par ses parents est venu apporter timidement un bout de son sandwich kebab à Olive. Toute une éducation !! Sans compter la pension complète à Umroman chez Faouzie ou à Alep chez Kinan et Yamen.

On a même eu des cadeaux : un petit livre en français sur la Syrie et deux (magnifiques !) éléphants porte-bougie made in China, un pyjama vert (refusé après moultes négociations), un gant de haman et un savon d'Alep.

Bien sûr, la religion musulmane y est pour quelque chose. Mais ça semble tellement naturel ici !

Pour être tout à fait honnête, il y a quand même l'exception qui confirme la règle : Des gamins dans une mosquée à Alep à qui on a refusé de donner des sous qui nous ont jeté une chaussure dans le dos, un taxi unijambiste qui nous a laissé à 20 km de l'endroit convenu pour le même prix et trois chiens très grognants et un milliards de mouches qui nous ont fait faire demi-tour sur la route d'un château à Deir Er Zur. Mais c'est bien peu de choses...

Claire

Syrie, mode d'emploi...

Pour ceux qui en douteraient encore, et pour conforter les autres voici quelques conseils pratiques pour une virée en Syrie.
Notre itinéraire tout d'abord, on a commencé par le théâtre de Bosra, puis Damas, les ruines de Palmyre, Deir ez Zur (on n'est finalement pas allés voir les vestiges mésopotamiens à la frontière irakienne, pour cause de tempête de sable). On est ensuite allé à Alep avant de redescendre vers Hama, Homs, le Krak des chevaliers pour nous retrouver aujourd'hui à Tartous, sur la côte, avec le soleil. Cela fait environ 1500 km au total.

Dans l'ensemble cet itinéraire permet d'aborder les principaux sites historiques du pays. On a tout fait en bus en utilisant pas mal de "serviss"pour les petits trajets. Ce sont des minibus de 15 places partant une fois pleins (c'est beaucoup plus rapide qu'en Afrique, entre 1 et 15 minutes). On paye sa place en faisant passer des sous jusqu'au chauffeur, et la monnaie revient aussitôt. Ces mini bus sont petits, et conviennent bien à condition d'avoir peu de bagages comme nous. On peut aussi les héler du bord de la route.
Pour des trajets inter-urbains, on prend des "Pullman" (grands bus de 50 places) : départ à heure fixe, petits bonbons et verres d'eau à bord, sans oublier les films ou les clips sur les télés !
L'inconvénient est d'avoir à garder les rideaux fermés pour mieux voir la saloperie de télé !
Pour ceux qui voudraient un luxe encore plus ostentatoire, préférer les "Pullman VIP" à 3 sièges joufflus par rang pour un surcoût de 50% environ.
On a aussi fait du stop avec plus ou moins de fortune ; pour quitter des sites touristiques comme ce matin, on s'est fait enfler... pas grand chose, mais cela ne ressemble pas aux Syriens habituellement rencontrés qui d'autres fois nous ont offert à manger ou à boire...
Les taxis urbains n'ont pas de compteur mais les courses coûtent 50 livres (0.7 Eur), un peu plus à Damas. Ils pullulent et il n'y a qu'à lever le bras pour en arrêter un, qui sera toujours arrangeant !

Pour ce qui est des hébergements on a connu diverses fortunes. Les moins chers sont dans les petites villes, comme Hama ou Palmyre (10 euros environ). A Alep ou Damas, compter 20 euros et 30 euros à proximité directe du Krak des chevaliers. La qualité des piaules est globalement bonne pour le prix,même relativement meilleure pour les moins chers.

La nourriture vient à profusion dans les rues le plus souvent sous forme de galettes roulées aux felafel (beignets de pois chiches) ou au kebab (brochettes grillées). On trouve aussi des shawarma (poulet grillé à la broche comme les kebabs que l'on trouve en France).
Lorsque l'on peut s'y asseoir, ces sandwichs sont servis avec une petite assiette de pickles et légumes coupés.
Pour ce qui est des restaurants à proprement parler, on en a essayé quelques uns, certains très bons, ils ne servent cependant pas de vraie cuisine syrienne "familiale" mais seulement des mezze, petits plats froids ou chauds. Nos voisins de tables syriens y ajoutent des pizzas dégoulinantes de fromage ou des escalopes pannées.
Enfin on trouve en ville des lounge-cafés : luxe, volupté et canapés, l'ambiance est cependant très guindée et morne, rien à voir avec les cafés à narguilé qui débordent de vitalité, de musique mais aussi de fumée.
Dans cet éventail, on mange ou on boit avec des notes qui s'étalent de 0,5 à 15 euros (pour 2).

Tout ceci est alléchant me direz vous et il faut toujours y ajouter la gentillesse et la courtoisie de tous ici.

Olive

mercredi 18 février 2009

Cher président III

On a toujours un peu de mal à comprendre : tout le centre de Hama a été détruit en 1982 par Al Hassad père, plus de 25000 personnes ont été tuées ici et pourtant aujourd'hui le portrait de son fils est affiché partout dans la ville reconstruite. (vous pouvez faire des recherches dans votre mémoire ou sur internet sur les "massacres de Hama" en février 1982...)

C'est en discutant avec nos trois hôtes d'Alep qu'on a pris le pleine mesure de ce à quoi la vie peut ressembler sous un régime dictatorial. Bien sûr il y a ce qu'on avait lu avant de partir, les rapports d'amnesty international, le nombre des disparus, etc. Raccroché au réel, ça prend une autre dimension.
Pour surfer sur internet, les Syriens doivent aller dans des internets café où ils présentent leur papier d'identité et les sites qu'ils consultent sont enregistrés et contrôlés.
Les journaux étrangers sont interdits et les journaux locaux "sont bons pour faire le ménage".
Il y a bien sur des bidouilles pour transgresser les interdits (ultrasurf.com, les antennes paraboliques ouvertes sur le monde...), mais ce n'est pas sans risque : régulièrement des internet café ferment.
Il n'y a ainsi aucune réelle opposition au gouvernement, aucun débat. Tout le monde s'en tient au discours du cher président et affiche sa tronche de cake partout. Les tortures, les emprisonnements ont été nombreux dans les années 80 (et encore aujourd'hui dans une moindre mesure), à Hama comme dans l'ensemble du pays ; dans chaque famille, il y a des histoires sordides. Pourtant ce sont des faits qui ne se racontent que dans le cercle familial.

Sur le plan économique, ce n'est pas mieux. Seuls les pays "amis" sont des partenaires économiques en dépit des intérêts économiques réels du pays. Des pans entiers de l'économie sont dépendants de partenariats étrangers qui peuvent cesser du jour au lendemain. Les investisseurs français sont bien placés (gestion du port de Lataquie, Total exploite presque tout le pétrole de Syrie, projet de production d'énergie solaire à Palmyre...). Certains produits sont interdits, le coca pour le plus symbolique, mais aussi certains médicaments (qui sont alors contrefaits illégalement). Par contre presque toutes les marques de cigarette sont présentes...

Notre expérience de ce matin pour faire prolonger nos visas nous a donné un autre aperçu de la réalité de la vie de tout les jours sous le régime de ce cher président.
Autant dire qu'au bout du compte, on ne trouve plus ça très rigolo de vous ramener des autocollants de sa tronche de cake...

Claire

Cher président II

Ce matin, au bout de 14 jours de Syrie, il nous a fallu aller aux bureaux de l'immigration faire prolonger notre visa...
Dès 8h15, on était partis, armés de nos passeports et de nos 4 photos pour aller tester l'administration syrienne, et on n'a pas été déçus !
Le fonctionnaire du bureau des étrangers a très longuement et soigneusement fouillé nos passeports, à la recherche entre autres de visas ou de traces israéliennes (ils l'avaient déjà fait au consulat à Paris, et lors de notre entrée dans le pays, mais bon, 3 précautions valent mieux qu'une...). Au bout d'un moment il nous a fait comprendre qu'il fallait attendre le chef pour la suite.
Le chef a fini par arriver, tranquille Mimile, encore débraillé, et nous a précisé qu'il nous fallait une 5ème photo (ça tombait bien, les photos d"identité vont par 8 ici) et un certificat de séjour de notre hôtel...
Demi tour donc, et notre hôtelier nous a fait 2 belle lettres tamponnées en marmonnant contre cette bureaucratie...
De retour au bureaux de l'immigration, le chef qui avait passé son costume a pu entreprendre d'instruire notre dossier, en remplissant un premier formulaire avec nos noms, prénoms, qualités et antécédents transcrits en arabe (je ne sais pas ce que sont devenus les mots Crassous, artisan, Françoise ou Olivier lors de cette arabisation, mais ça doit être folklo...!
Il m'a ensuite emmené vers un autre bureau pour faire photocopier ces 2 documents 3 fois , acheter 2 timbres fiscaux (de la valeur d'un café en ville), et là j'ai commencé à comprendre qu'il allait falloir jouer des coudes pour revoir apparaître ma liasse de documents qui avaient déjà reçu pas mal de coups de tampons et s'étaient vu agrafer quelques récépissés. C'est revenu finalement plus facilement que je le craignais. Il m'a fallu ensuite aller aux "archives" où ils ont passé nos passeports à la moulinette informatique, et je doute fortement que leur ordinateur ait pu trouver quoique ce soit, comme nos agissements illicites sur internet, tellement leur vieux tromblon avait l'air poussif...
De retour dans le bureau du chef, avec un nouveau tampon, il a soigneusement collé nos photos d'identité, il a entrepris de re-rédiger un nouveau formulaire, plus solennel celui là, à destination du Général en charge du service.
Cela nous a laissé pas mal de temps pour observer les bureaux alentours : des piles de dossiers étaient entassés jusqu'au plafond, d'autres attendaient un classement faute de place... des dizaines de m3 de formulaires, récépissés, facturettes mises en liasses numérotées et liées entre elles dans de petits ballots informes !
Et ce fut l'heure du Général ! Il m'a fallu aller en personne dans le bureau du Général qui était alors occupé à ses affaires courantes, à savoir thé, télé et potes autour de lui dans son grand bureau stalinien. Après les Salamaleks d'usage il a signé sans sourciller mes 2 formulaires.
Retour une nouvelle fois dans le bureau du chef où il a entrepris d'apposer les tampons tant désirés sur nos passeports. Pendant que le sous-fifre commençait l'archivage de nos 2 liasses à grands coups d'agrafeuse et d'élastiques ; il a soigneusement apposé 3 ou 4 tampons, gaspillant au passage une page du passeport... et c'était 20 nouvelles minutes qui s'envolaient !
Cerise sur le gâteau enfin, on est retourné chez le Général (cette fois-ci Claire est venue, elle n'avait pas eu le droit jusqu'à lors de faire autre chose que d'attendre...)
Et on a donc présenté nos passeports tamponnés pour qu'il puisse y apporter une molle signature.... 
3 heures que cela nous a pris !

Olive

mardi 17 février 2009

Décalage horaire

Il y a en fait une seule heure de décalage entre la France et la Syrie ; pourtant ces trois derniers jours passés chez trois internes en médecine d'Alep (notre seconde expérience de couchsurfeur), on a eu un peu de mal à mettre nos montres à l'heure !!
Le premier jour, Kinan nous a invité à manger à 3h de l'après-midi ; nous on cherchait plutôt à boire un coup. Quand on l'a finalement rejoint vers 18h, il nous a offert un thé et s'est excusé pour aller faire une sieste de deux heures (on commençait à avoir un peu la dalle après 20h !). On a fini par manger vers 23h et on s'est couché 'tôt' vers 1h du matin (normalement ils tchatchent jusqu'à 3h). Le lendemain, on est parti se balader avec Olive et en rentrant à 17h, on a eu droit à un repas complet (leur déjeuner et notre dîner !). Encore une sieste de deux heures pour eux pour ressortir vers 10h du soir jusqu'à 1h.. Et hier leur sieste était plus tôt de 15 à 17h pour manger vers 21 h (un repas français !) et le soir, quand on s'est couché à 2h du mat, les gamins à l'étage du dessus étaient encore en train de jouer. Bref, ce soir à l'hôtel (à Hama), on ne va pas faire long feu !! On tombe de sommeil !!!

A part ça que des bons moments avec ces trois gars qui nous ont permis d'en apprendre plus sur leur pays. On vous racontera demain après une bonne nuit de sommeil inch allah !

Claire

lundi 16 février 2009

Femmes

Hier, on est allé voir une ancienne basilique (500 ans après JC) près d'Alep. Dans un paysage de garrigue méditerranéenne et déjà les premières fleurs du printemps. Très chouette, ça ressemble à une église romane, mais avec encore des frises romaines, un drôle de mélange ! Autour des couvents, des maisons d'accueil de pèlerins (en ruine). Tout ça pour un seul homme : Saint Siméon. Un peu spécial le bonhomme : pour se retirer du monde et s'éloigner des hommes, il avait décidé de s'installer sur un pilier à 20 m du sol. De là, il daignait répondre aux questions des hommes... mais sans jamais adresser directement la parole à une femme !!

Aujourd'hui encore, il y en a qui ont un peu de mal avec les femmes... Dans une mosquée d'Alep un petit jeune nous a fait la leçon, mais il n'a pas voulu me serrer la main, pour "préserver sa pureté". Autant dire que que ce genre de réactions me hérissent au plus au point (faut d'ailleurs que j'aille chez la coiffeuse - humour selon Olivier), tout comme ces minettes enveloppées de noir de la tête aux pieds qui vont s'acheter des sous vêtements qu'on ne trouverait en France que dans des sex shop.

Claire

dimanche 15 février 2009

Le souk

C'est le souk comme on dit habituellement, mais ce dicton n'est pas nécessairement adapté. Les petits, voire tout petits commerces sont effectivement serrés les uns contre les autres dans une apparente anarchie mais en fait tout est parfaitement huilé, rodé depuis des siècles. Celui d'Alep regorge de commerçants de gros, qui font du commerce import-export de tout et de n'importe quoi : des draperies, des sangles de camion, du savon, des chaussures... Pour chaque article on trouve des dizaines de magasins regroupés en vrais quartiers qui occupent plusieurs allées, et qui contiennent chacun tout leur stock dans quelques mètres carrés. Les approvisionnements sont problématiques parce qu'aux chameaux et aux ânes se sont substitués des dizaines de petits camions qui se faufilent, se doublent, se croisent entre les commerces là où une foule considérable tente déjà de se frayer un chemin (les rue les plus étroites ne font qu'un mètre de large)...
Un programme d'urbanisme vise à rendre les vieux quartiers commerçants plus vivables ; les rues ont été pavées, les égouts enterrés et des norias de balayeurs nettoient en permanence les allées mais le grand programme de rendre les rues en sens unique reste utopique et sans aucun succès à ce jour !
Les livreurs doivent être payés à la course et ne perdent aucun temps avec un règlement du XXIème siècle !

En matière de souk, celui de Damas est en fait plus agréable : les allées sont de grandes galeries beaucoup plus aérées et les commerces à l'intérieur sont à destination des passants et non d'autres commerçants. L'atmosphère est moins au business et plus au plaisir des yeux : dorures, dentelles, cadeaux, antiquités... Les sollicitations sont paradoxalement bien moins pressantes...
Et en plus il y a des tas de marchands de glaces à la pistache !

Olive

vendredi 13 février 2009

La grande récré

C'est vendredi et jour de priere pour une tres grande majorité des Syriens. Contrairement a ce que l'on aurait pu penser, il n'y a pas de grandes effusions religieuses, pas de rues bloquées par des gens qui prient, tout au plus on a vu une seule personne prier hors d'une mosquée, c'est plutot une vraie journée de détente pour les gens qui profitent de la journée pour flaner en famille. Les monuments comme la citadelle, ici a Alep, sont littéralement prises d'assaut par des milliers de familles avec des momes qui courrent dans tous les sens, grimpent sur les statues et les fragiles reyuines (les conservateurs doivent faire des loopings...) Les ados draguent en arborant ceinturons et blousons D&G pour les p'tits mecs et des foulards irisés pour les mindiettes, c'est asses rigolo... Ensuite tout le monde se retrouve aux terrasses des cafés ou dans des patisseries pour litteralement se goinfrer de sucreries !
Le passage par la mosquée est aussi un grand moment, outre la priere, les gens se retrouvent, discutent, mangent des sucreries (encore...) entourés de gamins qui ont déchausse leurs souliers vernis pour enfiler un (seul) patin a roulettes pour faire des boucles piquées dans l'esplanade de la mosquée.
Ce soir, nous aussi allons feter le week end en allant dans un vrai resto. Ils sont asses rares et compensera on l'espere l'habituel sandwitch au Kebab (brochettes) ou aux fellafel (beignets de pois chiches) qui forment 95 % dec ce que l'on trouve dans la rue.
On devrait pouvoir y deguster des vrais plats syriens cuisinés... inch allah

Olive

Images du temple de Baalbek, au Liban

Détail d'un des très nombreux chapiteaux corinthiens
Vue d'ensemble du temple de Jupiter
Le temple de Jupiter était entouré des plus grandes colonnes jamais érigées : 23 m

Temple de Jupitre au fond, celui de Baccus à gauche et un troisième au 1er plan





La Syrie en images, enfin !

Pour commencer, voici la plus parfaite ruine jamais vue : le Théâtre antique de Bosra, IIe siècle
Syriens en sortie le vendredi

Lingerie de bon goût au souk de Damas

Galerie principale du souk de Damas

Vendredi à la mosquée des Omeyyades de Damas

La grande vie dans un palais de DamasMezze au souk de Damas
Tempête de sable
Le théâtre de PalmyreLe site de Palmyre
L'accès à la voie principale de Palmyre

mercredi 11 février 2009

Plein les narines

Toujours autant de sable et de poussière. Pour dissimuler l'odeur, dans le bus ce matin, on a eu droit à du déodorisant pour chiotte du meilleur effet (parfum citron, pin). Heureusement assez rapidement quelqu'un a grillé une cigarette (jamais vu un pays où on fume autant, partout et en toute circonstance). Bref nos sinus sont au meilleur de leur forme !!

Par la fenêtre entre Palmyre et Deir Ez Zur, toujours autant de vent, des montagnes de cailloux au loin, des buissons roulant emportés par le vent, des tentes bédouines, des troupeaux de dromadaires (un peu) et de chèvres et de moutons (beaucoup). C'est à se demander ce qu'ils peuvent bien manger. Des cailloux ?! Mon premier puits de pétrole (pas très spectaculaire cela étant dit, mais c'est ce qui fait la richesse du pays, il fallait bien en parler). Et puis les caravansérails de maintenant : des camions dans des cours de parpaings grisâtres. Pas grand chose à voir avec les magnifiques caravansérails de Saida ou de Damas ;o(

On est arrivé à Deir Ez Zur vers midi. Chouette musée qui retrace l'histoire de la Syrie depuis 8000 ans. Et il s'en est passé des choses par ici !! Assez émouvant de regarder les premières tablettes d'argile en écriture cunéiforme (- 4000 ans avant JC). Ça les ferait sûrement rigoler de voir leur liste de courses exposées dans un musée. Entre autres, de très jolies statues Assyriennes (grande volute, dessin assez fin).

Pour finir de nous remplir les naseaux on est allé prendre la poussière au bord de l'Euphrate. Et c'est un peu comme je l'imaginais : une riche vallée verdoyante (enfin pas en ce moment), des grandes roselières et de l'eau bleue...

Claire

mardi 10 février 2009

Cher président

En Syrie, la famille Hassad est omniprésente ; que ce soit le père, Afez ou ses fils, ils sont à chaque angle de rue, dans chaque commerce des affiches ou des fresques qui n'ont rien à envier au réalisme socialiste chinois ou russe.

Bachar, le dernier fils en date, actuel président, est arrivé au pouvoir suite aux décès successifs de son père et de son frère aîné et a réussi à s'imposer auprès des syriens comme un dieu vivant. On voit sur nombre de voitures des autocollants grandeur nature de sa tronche de cake à lunettes de top gun, on a même rencontré un gars qui l'avait en photo sur son téléphone, et il ne doit pas être le seul...
Si vous voulez des autocollants couleur, vous pouvez nous en commander, c'est du plus bel effet !
C'est assez difficile à comprendre quand on sait que l'opposition est muselée, que la censure veille sur internet et sûrement sur tout type de publication...

Les Syriens contournent aisément la censure du net, et grâce à ce tour de passe-passe on est capable de vous écrire nos petits articles (on n'a pas beaucoup de retours ou de commentaires, soit dit en passant...). Le petit logiciel qui sert au contournement est ensuite soigneusement effacé après chacun de nos passages.

On ne sait rien ou si peu de ce que pensent les Syriens des divers conflits présents ou passés , d'Israël, de l'Irak, des Américains, tout le monde semble rangé derrière la position officielle, et c'est étonnant quand on voit à quel point ils peuvent être bavards en d'autres occasions !

Olive

Tempête de sable

Ce matin, comme prévu, on pris un grand bus pour Palmyre (un Pullman comme on dit ici..). On vous passe les détails de la gare routière avec son lot de rabatteurs, d'attente dans le vent et de recherche du bus 28... Nous avons voyagé dans un grand bus avec des familles bédouines : les hommes avec leur keffieh, les femmes au visage tatoué et foulards bariolés et toute une flopée de gamins. Je me suis fait un nouveau pote de 5 ans : on a joué un moment à cache cache entre les sièges avant de partager des biscuits. Tout ça pour oublier le vent et la poussière qui soufflaient de l'autre côté de la vitre !! Une vraie tempête de sable. Le bus roulait tout doucement : on ne voyait pas à deux mètres !! Vraiment impressionnant !

Heureusement arrivés à Palmyre, la tempête s'était un peu calmée et on a pu aller visiter tranquillement les vestiges romains qui s'étendent sur 50 hectares en bordure de la palmeraie. Difficile à décrire ! Des temples, un théâtre et plus d'un kilomètre de colonnes construits progressivement au I et II siècle après JC. Des grandes tombes. Une citadelle du XVIIème qui domine l'ensemble... Tout ça avec un ciel de tempête de sable, gris, rouge, jaune... Notre guide de voyage recommandait de prendre bouteille d'eau et chapeau et d'éviter les heures chaudes de l'après-midi. J'avais mes gants, un foulard et Olive sa capuche pour nous abriter du vent !!

A force de visiter des vestiges romains en "bon état" au Liban et en Syrie, on prend de plus en plus la mesure des cités romaines. Cherchez donc sur internet : hippodrome de Sour, temples de Baalbek, théâtre de Bosra, vestiges de Palmyre... Les "cailloux" des sites français prennent du sens. On imagine mieux le théâtre romain d'Arles ou celui de Fourvière. Un seul regret pour tous ces sites : il n'y a que très rarement des statues (ou sans tête). Les musulmans n'acceptant pas de représentations humaines ou divines, elles ont été détruites. Par contre, ils ont su préserver les "murs", souvent en les réutilisant (forteresse, rempart). Un des exemples les plus étonnant à mon sens : la mosquée des Omeyyades à Damas. Les piliers sont d'anciennes colonnes d'un temple romain (qui avait aussi été transformé entre temps en basilique).

Demain on continue vers l'Est puis le Nord suivant la vallée de l'Euphrate et les cités mésopotamiennes vieilles de 5000 ans (à la frontière irakienne). On remontera ensuite vers Alep dans un jour ou deux pour de nouvelles aventures au souk !
A suivre !

Claire

lundi 9 février 2009

Dernière soirée à Damas

Et autant dire qu'on regrette déjà cette ville !

Ce matin on a fait le tour des maisons anciennes des grandes familles commerçantes (du XVIIIe) : de belles maisons en calcaire, basalte ... et marbre !! avec des grandes cours ouvertes, des bassins, des plafonds richement décorés, des orangers et des palmiers... On a encore rencontré plein de Syriens prêts à nous accorder un peu de leur temps : des figurants habillés comme au début du siècle qui nous ont fait rentrer discrètement dans une de ces grandes maisons où un film était en train d'être tourné ; après ce sont des étudiants qui nous ont invités à venir voir leur école et puis ce gardien qui ne parlait pas un mot d'anglais mais qui nous a gentiment montré par la fenêtre la maison de son patron.

Cet après-midi, hamam... On y prend goût et on s'invente de bonnes raisons pour y retourner : demain on part pour Palmyre dans le désert et il faut bien se détendre avant d'affronter le désert ;o)

Claire

samedi 7 février 2009

La grande vie

Assez rapidement, Damas rend heureux et on se laisse aller à vivre la grande vie... aux balades de l'après-midi se succèdent des thés ou des citronnades (c'est la pleine saison) à des terrasses de bistro largement ouvertes sur la rue ou dans des Dars, palais ottomans du XVIIe. On refait le monde avec quelques Syriens toujours aussi agréables ou avec notre nouveau pote anglo-australien  très sympa, Allan, un vieux routard qui a "fait" la route de Kaboul 2 fois dans les années 70 et qui vit dans un Combi VW dans le bush australien...
Hier soir on s'est même laissé aller à fumer la chicha en sirotant un thé sucré... très reposant...
Ce matin, j'ai lâchement abandonné Claire pour aller au hammam avec Allan, dans le plus grand et le plus ancien d'entre eux. Il se situe juste à côté de la mosquée des Omeyyades et date du XIIe siècle.
Après être passés par des salles d'eau de plus en plus chaudes jusqu'à celle de la vapeur, où on ne voit pas à 5 mètres, on laisse la peau se ramollir doucement avant d'être invité à aller se faire savonner (avec du savon d'Alep) et frotter énergiquement avec un gant de crin (il n'est pas alors vraiment question de dire "oh non, pas trop fort ! ").
Ensuite on retourne se faire bouillir un bon moment en s'aspergeant d'eau brûlante avant de rentrer dans la salle des massages ou un eunuque (du moins je crois) m'a malaxé comme de la pâte à modeler et m'a littéralement laminé sous ses avant-bras !
Retour ensuite pour un dernier décrassage à l'eau bouillante avant la dernière douche à l'eau froide.
Après l'effort, vient le temps du réconfort : on est retournés dans le salon d'entrée ou un gars nous a séchés en utilisant au moins 6 serviettes, en nous laissant "habillés" avec 3 d'entre elles pour siroter un thé en refaisant le monde.
Le résultat de tout cela est qu'on était vannés !! Absolument crevés !!

Olive

vendredi 6 février 2009

Damas

Notre première journée tranquille en Syrie est en train de s'achever... C'est vendredi, et de toute manière, aujourd'hui la ville est assez tranquille, après la prière, les gens flânent, prennent des photos sur les terrasses, mangent des glaces à la pistache (hummm !). Quelques marchands ambulants vendent des saloperies incroyables (chats en peluche aux yeux lumineux, cadeaux pour la St Valentin, lingerie en plume et or...).
La vie est vraiment douce ici. Il fait grand beau, environs 20 degrés et les gens dans la rue et dans les commerces sont d'une extrême gentillesse, très souriants et bienveillants. Damas semble être "la plus ancienne cité du monde" avec ses 5000 années d'histoire, bien placée qu'elle est sur les routes commerciales de l'Orient, elle nous offre un souk absolument gigantesque... On est très impatients de voir s'ouvrir les milliers de petites échoppes, closes aujourd'hui jour de prière.
Pour l'instant, on va se contenter d'aller boire une citronnade à la menthe sur les toits au dessus de la vieille ville.

A plus

Olive

jeudi 5 février 2009

Les Libanais

Il fallait bien qu'on vous donne quelques clichés ?!

On a bien sûr retrouvé les Libanais d'Afrique, "épiciers" jusqu'au bout des doigts. Ce toubib qui nous expliqué que l'hôtel, c'est pas pour faire de l'argent, c'est pour le plaisir, en plus du cabinet. Il est le seul à proposer du chauffage dans les chambres, c'est lui qui fixe les prix et l'air de rien, il gonfle encore la note pour nous vendre un guide sur les ruines de Baalbeck qu'on n'a pas demandé !! Heureusement, à l'inverse, il y a des Libanais qui nous ont ouvert leur maison, offert à boire et à manger. Autant dire qu'on était un peu ridicule avec nos plaquettes de chocolat en retour !

On a rencontré des Libanais plein d'humour par rapport à la situation de leur pays. Ces jeunes en train de redresser la portière d'une voiture à coup de marteau "Et regardez, c'est comme ça qu'on répare les voitures au Liban" ou encore, quand le courant est coupé... De la lassitude face à la situation du pays, mais toujours exprimée avec humour.


Nicolien se moquait de Walid incapable d'estimer le temps, les distances, le nombre. On a pu vérifier par la suite. A nos questions "combien de kilomètre ? combien de temps ? combien de bus ?..." on a toujours eu des réponses complètement loufoques !


Claire

Hospitalité

Hier, en quittant Baalbek, au Liban pour Damas, en Syrie, on a emprunté le lot habituel de minibus pour se rapprocher de la frontière et dans celui qui traversait vers la Syrie, on a rencontré Faouziye, une mamie libanaise qui rentrait chez elle, dans le sud de la Syrie.
Dès qu'elle s'est aperçue que Claire parlait français, son sourire s'est élargi et elle a mis à profit cette rencontre pour refaire surgir un français enfoui depuis bien des années mais qui n'avait pris que très peu de rides.
Elle a quasiment aussi sec proposé de nous inviter, et il a fallu que Claire me le demande "au mari" si on pouvait aller chez elle pour la soirée.
Alors au lieu d'aller a Damas, on a filé (ravis) au terminus du bus, à l'extrême Sud du pays avant d'en reprendre un autre encore pour faire les derniers kilomètres juste avant la frontière jordanienne et atterrir dans un petit village de 200 ou 300 maisons sur un haut plateau volcanique planté d'oliviers.
Là, son mari attendait depuis une semaine (Faouziye revenait d'un séjour familial à Beyrouth) et n'était même pas surpris de la voir "ramener" des étrangers dans leur (très) humble demeure.
Elle nous a proposé de nous débarbouiller et a passé a Claire un magnifique pyjama vert électrique pour qu'elle se détende... magnifique je vous dis (j'ai des photos compromettantes).
La toilette faite, elle a songé sérieusement à nous nourrir, et malgré la fatigue du voyage elle s'est démenée, complètement surexcitée, à nous préparer du thé, du café, de la soupe, du yaourt, etc etc.
On a échappé à la cervelle de mouton ou je ne sais quelle spécialité goûtue du coin, ouf !
Son mari souriait de la voir ainsi et me faisait de grands discours en arabe. Je lui disais oui oui et il continuait infiniment....
Après le repas, on a eu droit à la télé, aux albums de photos, et rapidement elle est tombée de fatigue, nous aussi (surtout Claire à qui elle a littéralement tenu la jambe pendant une bonne partie de la journée).
Des matelas, des coussins et des couvertures au milieu du salon et hop nous voici partis pour une nuit bien méritée ; Claire a failli devoir dormir avec la Mamie, tellement elle la portait dans son coeur (ouf encore).
A 06 h 38, le téléphone a sonné dans la maison, et déjà les voisines prévenues la veille venaient rendre visite à ces franssaouis ; il a fallu que l'on s'arrache du sommeil et de la chaleur de la couette pour recommencer à boire des thés, cafés et du maté (boisson bizarre à base de plantes que l'on boit a travers un filtre).
On a progressivement dit que l'on allait y aller, que l'on reviendrait, que ça allait aller, etc etc.
Un peu plus tard on a repris notre voyage vers le théâtre antique de Bosra (Romain IIe AD), une merveille totalement préservée en basalte sculpté.
Et ce soir nous voici dans la cité des cités : Damas !

Olive

Titi et Gros Minet au pays du Hezbollah

Donc nous y étions au pays du Hezbollah. Et maintenant que nous sommes en Syrie, notre site est censuré. Pourtant je voulais encore vous en parler !

Dans la vallée de la Beecka et à Sour dans le sud du Liban, nous étions en effet en plein fief du Hezbollah. On est même rentrés dans la mosquée de Baalbeck où est enterrée la fille de Hussein (prophète chiite) : au sol un magnifique tapis de Titi et Gros Minet ! Le Hezbollah, mouvement chiite comme l'Iran a une réputation un peu exagérée en Occident. C'est un mouvement d'opposition qui a bien sûr du sang sur les bras, comme les autres au Liban, mais c'est aussi un parti politique avec des représentants au gouvernement, des fonds récoltés dans le pays et auprès des Libanais expatriés (12 millions de Libanais expatriés pour 4 millions au Liban) qui aident pour les écoles, les logements, les hôpitaux... C'est aussi un mouvement dont les discours évoluent. Si j'ai bien compris le Hezbollah regroupe maintenant des Chiites et des Chrétiens et le discours est plus un discours d'opposition au gouvernement qu'un discours extrémiste chiite. Bon, c'est surtout les jeunes qui sont pour. Ceux qui sont contre le disent à demi-mots. En tout cas, tous les gens qu'on a rencontrés sont mécontents de leur gouvernement, trop faible, trop corrompu, pas efficace... Les élections dans 3 mois ? "De toute façon, tout le monde achète les voix...".

N'allez pas croire que je me suis laissée embringuer !! Je crois plus que jamais à l'importance d'avoir un Etat laïc. C'était juste pour casser quelques clichés : au Liban pas de barbu assis devant leur porte avec une kalachnikov sur les genoux, pas de femme en noir de la tête aux pieds. On a été accueillis à bras ouverts partout et sans le moindre sentiment d'insécurité.

Claire

lundi 2 février 2009

La "situation", les "événements" (ici on ne parle pas de guerre civile)

Tout reste encore bien complique pour moi malgré les explications de Walid et de Nicolien. Ce qui est sur c'est que l'atmosphère est paisible en ce moment. Pas de tension entre les différents partis. Il y a ce qu'on sent dans les rues. Il y a ce que Walid et Nicolien confirment. L'année dernière, avant les "événements" la tension montait, chacun affichait haut et fort son attachement à un parti. Les grands chefs montaient en épingle toutes les petites histoires... Tout était une occasion de provoquer. Aujourd'hui c'est le contraire. Calmer le jeu et reconstruire. Alors ça construit !

Restent quand même des drapeaux et des affiches verts, jaunes ou noirs, des portraits des leader ou des martyrs, des jeunes caïds sur leur scooter qui n'attendent probablement qu'une bonne occasion pour en découdre... et puis les camps des réfugies palestiniens, royaume de la misère et de la débrouille depuis des décennies. C'est un peu désespérant de voir des petits gamins jouer avec des flingues en plastique.

Malaise en faisant le tour en voiture avec Walid des quartiers sud de Beyrouth bombardés en 2006, siège du Hezbollah. Des trous, des immeubles criblés d'impact et éventrés.

Et puis, hier, ce petit papi de Tyr qui nous disait un peu désabusé "parfois c'est calme, parfois ça recommence". Sa dernière déception, un bas relief des noces de Canaa que les jeunes musulmans avaient détruit a coup de pierres.

Claire

Pour les papilles...

Ça fait seulement 3 jours qu'on est au Liban et on a déjà goûté pas mal de bons petits plats :
- diverses salades mélangées avec des oignons, du choux, des tomates, des crêpes frites
- des languettes de fromage (comme de la féta) frits
- des lentilles aux oignons avec plein d'huile d'olive (la meilleure de méditerranée bien sur !)
- une salade de thym (aux feuilles larges) au citron
- des petits rouleaux de fromage aux herbes
- des sandwichs (crêpes roulées) avec des felafel ou des garnitures cuites un peu comme des pizza
- un poisson grille au citron et au persil...
- une soupe de riz lentille maïs à la cannelle, qui est tout à fait bienvenue ici a Baalbek ou ça caille sérieusement
C'est pas fini !!
On n'a pas attaque les sucreries... mais c'est prometteur aussi !!

Claire

dimanche 1 février 2009

Gandiose et clinquant

Plus encore ici qu'ailleurs, tout brille, et tout est clinquant. C'est en tous cas ce à quoi les Libanais aspirent. LA Mercedes de ministre, les talons aiguille, les lunettes saoudiennes en or, et des escaliers en marbre sont un "must have" dans un univers plusieurs fois démoli lors de conflits armés ou dans des guerres fratricides.

Tout le monde n'est évidement pas à la même enseigne ; les quartiers huppés de Beyrouth voient une étalage  obscène et dégoulinant de fric et de dorures et de 4x4 exagérément gros, quand les quartiers populaires bricolent des vieilles BMW à coup de marteau, mais les aspirations sont similaires. Il s'agit de montrer que l'on a réussi, dans le commerce, ça va sans dire, mais aussi peut-être d'enjoliver un peu un paysage et une vie de meurtrissures laissés par les conflits.

Ici, à Tyr, dans l'extrême Sud du pays, de magnifiques ruines romaines, avec un hippodrome, des thermes et une agora, entre autres nous rappellent à quel point les gens ont un penchant pour le grandiose et le clinquant. Et demain nous partons pour Baalbek, un autre haut lieu du grandiloquent à la romaine...

olive

Couchsurfing

Avant notre départ de France, nous nous sommes inscrits sur le site de couchsurfing.org (littéralement surf sur des canapés) pour devenir hôtes aux deux sens du terme : recevoir des hôtes chez nous à Lyon sur notre magnifique mezzanine et aller s'inviter chez des hôtes du monde entier. Nous avons profite de Beyrouth pour tester en vrai ce nouveau mode d'hébergement et n'avons vraiment pas été déçus par l'expérience. Nicolien et Walid, un couple Libano-Hollandais, nous ont superbement accueilli dans leur appartement du quartier de Hamra (Ouest-Beyrouth, quartiers musulmans) et nous ont fait découvrir leur Liban, éclairé nos lanternes sur l'histoire du pays, nourri de multiples mezza (petits plats servis dans lesquels on pioche ce qui fait le plus envie, c'est a dire tout !) et fait découvrir l'ensemble de la ville dans un grand tour de voiture alors que des trombes d'eau tombaient.
A côté de l'hôtel que l'on aurait eu habituellement, c'est incomparable et nous sommes impatients de connaître notre seconde expérience lorsque nous serons a Damas.

Olive

samedi 24 janvier 2009

T'as pas vu la petite pochette rouge ???

Mais si, je l'avais mis avec les sacs... etc etc... Tout était normalement rangé ensemble, prêt à être rassemblé pour partir, et puis c'est le bazar. Je suis certain que les quelques photos d'identité qu'on avait en avance sont définitivement perdues, tout comme les précédentes !
Et le filtre, il est où ? Ah et il faut laver ce pantalon, finir de recoudre la trousse de toilette, choisir deux de nos pulls (oh non, au secours pas celui là...!).
Notre dernier coup de (vrai) stress est passé aussi : après 5 semaines, on a finalement reçu nos passeports, avec leur visa syrien ; leur retour était "prévu" le 5 février et il a fallu que Claire use de beaucoup de tact et de diplomatie pour obtenir un renvoi plus rapide !
Ce n'est pas si terrible que cela au fond, quelques cheveux arrachés pour pouvoir partir un mois...
Olive

samedi 17 janvier 2009

Cessez le feu...

Ce dimanche 18 janvier au matin, le cessez le feu unilatéral tant attendu d'Israël envers la Bande de Gaza semble difficile à "tenir"... Le Hamas réplique encore à Tsahal, c'est sans fin, et cela dépasse largement ce que je parviens à comprendre ou accepter. 
Mon opinion européenne, française, plutôt pro-palestinienne, va être confrontée au terrain, à la rue, très arabe... il me faudra sûrement beaucoup de discernement pour comprendre un peu plus ce qui se passe au proche orient. Un voyage en Israël serait un point nécessaire pour commencer à faire le tour de la question... 
Olive