mercredi 18 février 2009

Cher président III

On a toujours un peu de mal à comprendre : tout le centre de Hama a été détruit en 1982 par Al Hassad père, plus de 25000 personnes ont été tuées ici et pourtant aujourd'hui le portrait de son fils est affiché partout dans la ville reconstruite. (vous pouvez faire des recherches dans votre mémoire ou sur internet sur les "massacres de Hama" en février 1982...)

C'est en discutant avec nos trois hôtes d'Alep qu'on a pris le pleine mesure de ce à quoi la vie peut ressembler sous un régime dictatorial. Bien sûr il y a ce qu'on avait lu avant de partir, les rapports d'amnesty international, le nombre des disparus, etc. Raccroché au réel, ça prend une autre dimension.
Pour surfer sur internet, les Syriens doivent aller dans des internets café où ils présentent leur papier d'identité et les sites qu'ils consultent sont enregistrés et contrôlés.
Les journaux étrangers sont interdits et les journaux locaux "sont bons pour faire le ménage".
Il y a bien sur des bidouilles pour transgresser les interdits (ultrasurf.com, les antennes paraboliques ouvertes sur le monde...), mais ce n'est pas sans risque : régulièrement des internet café ferment.
Il n'y a ainsi aucune réelle opposition au gouvernement, aucun débat. Tout le monde s'en tient au discours du cher président et affiche sa tronche de cake partout. Les tortures, les emprisonnements ont été nombreux dans les années 80 (et encore aujourd'hui dans une moindre mesure), à Hama comme dans l'ensemble du pays ; dans chaque famille, il y a des histoires sordides. Pourtant ce sont des faits qui ne se racontent que dans le cercle familial.

Sur le plan économique, ce n'est pas mieux. Seuls les pays "amis" sont des partenaires économiques en dépit des intérêts économiques réels du pays. Des pans entiers de l'économie sont dépendants de partenariats étrangers qui peuvent cesser du jour au lendemain. Les investisseurs français sont bien placés (gestion du port de Lataquie, Total exploite presque tout le pétrole de Syrie, projet de production d'énergie solaire à Palmyre...). Certains produits sont interdits, le coca pour le plus symbolique, mais aussi certains médicaments (qui sont alors contrefaits illégalement). Par contre presque toutes les marques de cigarette sont présentes...

Notre expérience de ce matin pour faire prolonger nos visas nous a donné un autre aperçu de la réalité de la vie de tout les jours sous le régime de ce cher président.
Autant dire qu'au bout du compte, on ne trouve plus ça très rigolo de vous ramener des autocollants de sa tronche de cake...

Claire

2 commentaires:

  1. Un petit mot pour ce cher Bachar: Bachar, si tu cherches à mettre la main sur ces deux français insolents qui osent braver impunément les lois de ton pays, je te donne leur signalement. Lui: petit gros bedonnant, une moustache tombante à la Asterix, un gros nez comme Achille Talon et les cheveux bruns et gras. Elle: grande, blonde, type suédoise, toujours montée sur des talons de 15cm de haut, les lèvres gonflées au silicone et les oreilles en chou-fleur. En espérant que ça pourra t'aider, ne me remercie pas, ça me fait plaisir.

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  2. En fait c'était Raf, mais cet idio de blog s'obstine à prendre le compte de Véro, le fourbe!

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